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Élections européennes : l’Alliance rurale se lance pour défendre les campagnes

Willy Schraen, président de la Fédération nationale des chasseurs, a présenté le 5 décembre 2023 la liste l'Alliance rurale pour les élections européens de juin 2024.

Avec le président de la Fédération nationale des chasseurs, Willy Schraen, en tête de liste, l’Alliance rurale s’est lancée pour les élections européennes de juin prochain. Une formation qui se veut apolitique et qui veut défendre la ruralité face à une Europe qu’elle juge hostile.

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Il veut défendre « une ruralité heureuse » face à une Europe qu’il accuse de vouloir mettre à mal les zones rurales. Le président de la Fédération nationale des chasseurs (FNC), Willy Schraen, a présenté le 5 décembre 2023 la liste Alliance rurale qu’il conduira aux élections européennes de juin 2024.

« Nous ne suivrons que notre bon sens paysan »

« Notre combat n’est pas celui d’irréductibles Gaulois réfractaires, notre combat consiste à préserver des modes de vie sur des valeurs étonnamment modernes, a déclaré Willy Schraen dans une salle du restaurant L’Ambassade d’Auvergne à Paris, lieu choisi pour le lancement de la liste. Nous ne suivrons que notre bon sens paysan dans l’intérêt de la défense des gens que nous représentons pour cette élection. »

La tête de liste pointe du doigt une Europe aux mains de « technocrates » et de « l’écologie politique ». « Nous sommes des gens heureux qui veulent juste le rester à condition qu’on arrête de nous emmerder chaque jour un peu plus. Il y a tellement de normes, de lois, tellement d’administration dans cette Europe qu’elle nous étouffe tous petit à petit. »

Revenir aux fondamentaux de l’Europe

Pour autant, l’Alliance rurale n’a pas l’ambition d’être antieuropéenne.  « Notre action consiste à ce que l’Europe revienne à ses fondamentaux en garantissant la paix et la sécurité des citoyens, a ajouté Willy Schraen. L’Europe doit arrêter de mettre une énergie inouïe à entraver les libertés individuelles et à détruire la diversité des peuples européens. »

Parmi ses colistiers présents à ses côtés figurent « la Reine d’Arles » (1), Camille Hoteman, Jérémy Grandière, président de la Fédération de pêche de l’Ille-et-Vilaine, Sophie-Charllote Van Robais, présidente de l’entreprise Alexandre Mareuil, Louis Picamoles, l’ancien joueur du XV de France qui a notamment évoqué les difficultés qu’il a rencontrées pour monter son élevage de chèvres, et Agathe Raimbert, agricultrice dans la Vienne et salariée sur l’exploitation de son conjoint. Cette dernière a été présentée par Willy Schraen comme s’occupant du sujet de l’agriculture et du bien vivre à la campagne.

Agathe Raimbert, agricultrice dans la Vienne lors du lancement de l'Alliance rurale le 5 décembre 2023 à Paris. (© Alexis Marcotte)

« Si j’ai décidé de m’engager, c’est pour faire entendre et soutenir le milieu agricole qui vit des attaques sans précédents depuis plusieurs années, a déclaré Agathe Raimbert. Nous ne sommes plus libres d’exercer le métier comme bon nous semble. Mais certains sont persuadés de savoir à notre place, et veulent nous apprendre notre métier qui a pour premier objectif de nourrir la population. »

Quasi aucune mesure précise du programme de l’Alliance rurale n’a été dévoilée, seule Agathe Raimbert a proposé la création d’un « fonds de dotation pour favoriser l’installation de nouveaux agriculteurs et éviter ainsi que des terres soient vendues à des puissances étrangères ». Le programme et la totalité des candidats de la liste seront détaillés dans les mois à venir.

« Si le Rassemblement national veut nous donner toutes ses voix »

Willy Schraen a défendu que l’Alliance rurale était « apolitique » et seulement composée de membres issus de la société civile, représentant différentes passions et métiers de la ruralité. Une liste qui n’est donc pas une liste de chasseurs, et qu’il décrit comme davantage ouverte au monde rural que le parti Chasse Pêche Nature et Traditions devenu Le Mouvement de la ruralité depuis 2019.

Face aux journalistes présents à cette conférence de presse de lancement, Willy Schraen, qui a appelé à voter pour Emmanuel Macron aux dernières élections présidentielles, s’est défendu d’avoir créé une liste pour voler des voix au Rassemblement national (RN). Un scénario qui pourrait faire les affaires d’Emmanuel Macron alors que le RN est donné en tête des derniers sondages pour les élections européennes.

« L’Alliance rurale n’est pas un stratagème politique imaginé au château pour servir la cause de son occupant. Nous ne sommes pas les soldats occultes d’un parti politique, a répondu Willy Schraen. Le RN n’a pas un ennemi identifié comme les autres, mais si le RN veut nous donner toutes ses voix, nous sommes preneurs. »

Le président de la FNC a aussi écarté la création d’un parti politique. « L’Alliance rurale a pour vocation de faire en sorte qu’au soir des élections européennes, les responsables politiques français et européens prennent enfin en compte cette France des jours heureux qui demande qu’on lui foute un peu la paix. »

L’ambition de former un groupe ruralité

Faute de budget important, l’Alliance rurale mènera une campagne sobre sans grand meeting tout en comptant sur des dons pour la financer. La campagne se fera surtout dans les médias, a expliqué Willy Schraen.

Sans évoquer un objectif de nombre de sièges, l’Alliance rurale espère qu’elle en aura suffisamment pour créer un groupe ruralité au Parlement européen aux côtés d’autres listes défendant la cause rurale chez nos voisins européens.

(1) La Reine d’Arles est élue dans le cadre d’un concours organisé tous les trois ans. Son rôle est de défendre la culture provençale.

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